Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
beyondinfinite
25 mai 2008

Un signe des temps

Ce samedi je devais passer à la banque pour effectuer un virement, tout y est  automatisé et les employés de banque ne manipulent plus d'argent. L’automate dévolu au virement ne fonctionnant pas j’ai du faire appel à leur aide pendant qu’une jeune femme chic protestait au guichet d’une colère froide devant l’impossibilité de résoudre une situation provoquée par une lacune technique.

Je fis part de mes reproches aux employés de banque, essayant de comprendre comment et pourquoi La caisse d’Epargne qui auparavant était une banque populaire avec une mission de financement collectif devient un espace de traitement financier sans aucune différence avec la BNP et d’autres banques.

Il serait long de rédiger tous les griefs que l’on peut faire aux banques. L’un des plus important est l’assujetissement qu’elles produisent de fait car il est maintenant impossible de se passer d’un établissement bancaire et pourtant il est aussi impossible de pouvoir agir sur sa politique. De telle sorte que l’on a pas le choix, il faut se soumettre ou périr…

Pas de compte bancaire pas de citoyenneté.. Il m’est venu à l’esprit qu’il est plus important au quotidien d’avoir une carte bleue valide qu’une pièce d’identité.
La disparition de l’épargne populaire, la politique de financiarisation des établissements collectifs ou semi publiques d’argent, l’ouverture du livret A aux groupes bancaires privés, c’est à dire la disparition de l’épargne populaire, la conversion de la Caisse d’Epargne en une banque classique sont des signes des temps. On est en train de perdre des outils qui ont fondé la sociale démocratie, à la place de les moderniser, de réfléchir à leur adaptation aux conditions européennes, on glisse ses instruments d’équité sociale et de richesse collective vers un usage privé et financier. Quand nous avons voté « Non » à l’Europe nous n’avons pas compris qu’il fallait la faire immédiatement et travailler en son sein à la défense de ce qui fait la richesse de l’Europe depuis un siècle, c’est à dire une classe moyenne et un prolétariat actifs et dynamiques défendus par des lois sociales.
La réforme Bonapartiste à laquelle nous sommes soumis depuis un an accélère le pas vers la dilution du tissu social, créant de plus grand écart entre les pauvres et les nantis, car la financiarisation de notre système économique ne garantie aucune répartition descendante des richesses. Bien au contraire, je ne saurais comment démontrer comment la richesse est centripète mais on comprend bien son effet quand nous observons comment les institutions bancaires se sont  ruées sur les subprimes , dans l’obsession du court terme au mépris des règles de sécurité. (J’ai aussi l’intuition que les règles de l’entropie gèrent aussi l’économie, le travail créé la valeur, c’est une idée marxiste qui est toujours d’actualité).

Alors nous sommes dans un réforme brutale, qui permet aux plus réactionnaires de jeter l’Europe et le l’eau du bain sans discerner comment nos craintes et nos difficultés de réformes durant ces vingt dernières années ont permis l’élection d’un président bonapartiste qui engage des décisions à court terme qui auront des conséquences désastreuses à long terme.

Alors que nous sont sommes dans une situation où le quotidien doit être pensé à long et moyen terme tant d’un point de vue social qu’environnemental, où la politique n’est plus envisagée comme une forme philosophique sur le réel mais comme un moyen de gestion « marketé » de la société.

 

C’est ainsi qu’une autre réforme vient à jours, une nouvelle réforme est à l’œuvre  dans les écoles, décidée par un groupe d’experts anonymes, sans concertation avec les enseignants , elle réduit l’enseignement artistique au profit de l’histoire de l’art, supprime les CAP et BT et bien d’autres modifications désastreuses, alors que l’on devrait avoir un meilleur encadrement et plus d’autonomie pour les écoles, une nouvelle oukase ministérielle tombe.

 

Je ne souhaite pas jouer les cassandres, je m’interrogerais plutôt sur la façon dont ces aberrations vont provoquer un sursaut politique et social en France…

Mais je reste sceptiques tant que les français resteront attachés au pouvoir d’achat plutôt qu’aux réformes sociales, sommes nous plus soucieux de pouvoir nous ruer dans les hypermarchés que de justice sociale ?


 


Publicité
Publicité
Commentaires
beyondinfinite
Publicité
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Publicité